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Dominer; maintenir sous la domination; maintenir sous le joug%%* La domination fran�aise Depuis que Pigneau de Behaine a plaidé auprès de Louis XVI la cause de son protégé Nguyen Anh, l'Indochine commence à intéresser certains milieux en France. Mais il faut attendre l'avènement du second Empire pour que cet intérêt se généralise au nom du catholicisme, du commerce, de la patrie, de la stratégie et des idéaux - le fanatisme de la mission salvatrice - et que l'on envisage un grand projet colonial à long terme. L'aventure militaire fran�aise commence au Vietnam dès 1847, avec le pilonnage du port de Danang pour punir le roi Thieu Tri de maltraiter les missionnaires catholiques. Onze ans plus tard, une flotte conjointe de 14 navires de guerre venus de France et de la colonie espagnole des Philippines prend Danang d'assaut . Elle profite des vents de la mousson pour cingler vers le sud et s'emparer de Saigon début 1859. Elle met la main sur une énorme quantité de canons, d'armes à feu, d'épées, de salpêtre, de boulets et de monnaies de cuivre. L'histoire raconte que les Fran�ais mettent le feu aux entrepôts de riz. La bataille de Ki Hoa (Chi Hoa) en 1861marque le début de la fin des hostilités dans le Sud entre les Fran�ais victorieux et les Vietnamiens. Tout du moins sur le plan militaire, car s'y substitue une guérilla de résistance populaire dirigée par les lettrés locaux qui refusent massivement de collaborer avec l'envahisseur. Commence alors le temps des embuscades, du refus de ravitailler les bases fran�aises et de la liquidation des collaborateurs. En 1862, Tu Duc signe un traité cédant aux Fran�ais les trois provinces orientales de la Cochinchine. Il s'engage en outre à leur verser une grosse indemnité de guerre, à laisser les missionnaires prêcher où bon leur semble et à ouvrir plusieurs ports au commerce fran�ais et espagnol. Une offensive fran�aise en 1867 oblige les résistants lettrés encore en vie à fuir le delta. La Cochinchine devient une colonie franaise et les paysans se résignent à la non-violence. Parallèlement, on commence à entendre dans les classes les plus élevées de la société vietnamienne des thèses prônant une certaine coopération avec les Fran�ais, pour assurer l'avenir technique et économique du pays. Les Fran�ais interviennent à nouveau entre 1872 et 1874. Jean Dupuis, un marchand qui remonte le Fleuve Rouge pour ravitailler en sel et en armes un général du Yunnan, s'empare de la citadelle de Hanoi. Le capitaine Francis Garnier, officiellement dépêché pour raisonner Dupuis, poursuit l'aventure en s'emparant à son tour de Hanoi. Il décide de se rendre dans le delta du Fleuve Rouge avec sa flotte de guerre. Des exactions restent impunies jusqu'au jour où Garnier, tombé dans les mains des Drapeaux noirs (Co Den), armée semi-autonome de soldats chinois, de vietnamiens et de montagnards farouchement anti-occidentaux, trouvera la mort. En 1882, des troupes fran�aises menées par le capitaine Henri Rivière prennent Hanoi, mais se heurtent par ailleurs à la résistance acharnée des Vietnamiens. Quelques années plus tard, des unités de Drapeaux noirs montent une embuscade à Cau Giay et tuent Rivière ainsi que 32 autres Fran�ais. La tête coupée du capitaine est alors exhibée triomphalement de hameau en hameau. En 1885, les Fran�ais attaquent Hué quelques semaines seulement après la mort du roi Tu Duc, et imposent un traité de protectorat à la Cour impériale. C'est alors que commence une lutte pour la succession, ponctuée de morts mystérieuses des empereurs et de coups d'Etat de palais. A Duc Duc et Hiep Hoa succède Kien Phuc pour deux ans, puis un empereur de 14 ans, Ham Nghi, qui régnera aussi deux ans. Lorsqu'en 1884 Ham Nghi décide enfin avec ses conseillers de déménager la Cour dans les montagnes pour pouvoir y diriger la résistance, les Fran�ais ont suffisamment de mandarins afin de légitimer leur poulain, I'empereur Dong Khanh. Ham Nghi résiste, mais il est trahi en 1888. Les Fran�ais le capturent et l'exilent en Algérie. Toujours dans un but lucratif, les Fran�ais s'octroient en outre les monopoles de l'alcool, du sel et de l'opium. Les entrepreneurs fran�ais ont la réputation de sous-payer et de maltraiter leurs employés vietnamiens. Sur les 45 000 travailleurs engagés dans la plantation de caoutchouc Michelin entre 1917 et 1944, 12000 meurent de maladie ou de sous-alimentation. La terre, comme le capital, se concentre dans les mains d'une infime partie de la population (en Cochinchine, 2,5% de la population possède 45% des terres). Se forme alors un sous-prolétariat de paysans sans terre et déracinés, au mieux condamnés au métayage et redevables d'un loyer représentant jusqu'à 60% de leurs récoltes. Si les paysans vietnamiens possédaient pour la plupart leurs propres terres avant l'arrivée des Fran�ais, près de 70% d'entre eux doivent les louer dans les années 30. La politique coloniale fran�aise appauvrit donc les Vietnamiens.
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